24/08/2010

braincontroller

Lecture de place de la toile 23.07.2010

Encore une lecture éclairante et passionnante d'un article de Nicolas Care paru dans le magazine wired. Care relativise la soi disant faculté de l'hypertexte à rendre plus intelligent. Des études on en effet montrées que surfer sur le net, y faire des recherches, modifie très rapidement notre activité cérébrale. Devant l'écran, les utilisateurs d'internet ont une activité cérébrale beaucoup élevée que les non utilisateurs d'internet. Mais il suffit de 5 heures d'utilisations pour que les novices voient leur activité cérébrale augmenter de façon très significative.
A l'époque de l'annonce de ces résultats beaucoup d'enthousiastes criaient au miracle. Pour beaucoup c'était une preuve qu'internet nous rendait plus intelligent (merci google).
Mais, explique Care, une plus grande activité cérébrale ne veut pas dire une meilleure activité cérébrale.
Des études psychologiques ont en effet montrées que la lecture sur le web est une lecture cursive (forme usuelle de la lecture) dont l'hypertexte favorise une lecture distraite (on abandonne facilement une lecture pour une autre, l'attention est mobilisée par le choix du "je clique, je clique pas" et souvent par les images et animations entourant le texte) et un apprentissage superficiel (le surplus d'informations trop rapidement parcouru favorise l'oublie et empêche une bonne compréhension).
La compréhension de l'information résulterait d'un transfert de la mémoire du travail vers la mémoire à long terme qui permet de transformer l'information en idées complexes enrichissant petit à petit notre pensée.
La mémoire à long terme aurait une capacité de stockage illimité, là où la mémoire du travail à court terme ne stocke qu'une petite quantité d'informations. Le passage de l'une à l'autre est un goulot d'étranglement. Si la mémoire à court terme est trop sollicité avec des infos morcelées et disparates, la perte d'informations est grande (Care met en garde contre la surcharge cognitive). A l'inverse un texte linéaire et continu (livre) favoriserait une bonne circulation des informations entre les 2 mémoires.
Le multitasking (faire plusieurs taches en même temps) est très critiqué dans l'article. En réorientant le cerveau d'une activité à l'autre on lui demande des efforts important qui font baisser notre concentration (argument bien connu).
Nicolas Care ne rejète pas tout, il admet qu'avec internet certaines facultés liées à la résolution rapide des problèmes sont améliorées (coordination œil/main, réponse réflexe, prise de décision rapide).
Care ne rejète pas cette méthode fragmenté d'apprentissage (que l'on connaissait déje dans les journaux et les magazines), mais déplore qu'elle devienne une fin en soit. Il ne faudrait pas qu'elle soit la seule méthode pour acquérir des connaissances car cela pourrait nuire à nos facultés d'analyse, de critique et d'imagination.

Je rajouterai quelques points qui me semblent intéressant. L'hypertexte et l'agitation qui entoure le texte sur écran ne sont pas les seules causes de déconcentration. Le support de lecture est également très important dans notre rapport au texte. Le livre est propice à un rapport charnel très intime avec le lecteur. Ce dernier le touche le manipule, le livre devient symboliquement une part du lecteur ou métaphoriquement le lecteur lui-même. Le texte sur écran est beaucoup plus désincarné. Il est distant car on ne peut le toucher que par l'intermédiaire de la souris, c'est donc un rapport robotique très éloigné de l'aspect organique du livre.
Mais je crois que ce rapport est bouleversé par l'écran tactile. Un ipad permet de toucher directement le texte sur l'écran, de façon beaucoup plus sensuelle. Un ipad se tient comme un livre il est beaucoup plus fusionnel que l'ordinateur classique. Un des argument des smart phone et des tablettes est justement de mettre en avant le rapprochement de la technologie et du corps. De plus l'interface de l'ipad semble favorisé une tranquillité de lecture. Dans un podcast vidéo sur les nouvelles technologie "geek ink", le podcasteur en présentant l'ipad s'étonnait que grâce à ce support, il lisait beaucoup plus qu'avant et finissait plus souvent les textes.
Bref je pense que le support et l'interface de lecture joue un grand rôle dans l'appréhension et la digestion des informations.

23/08/2010

Lecture de place de la toile

Dans sa "lecture de la semaine" du 16.07.2010 Xavier de la Porte expose un article de Kevin Kelly sur l'évolution des modes de lecture du livre à l'écran. Pour Kelly le livre développe une lecture contemplative. A l'inverse l'écran favorise une lecture utilitaire qui engage de plus en plus le corps du lecteur (souris, écran tactile et bientôt mouvements dans l'espace).
Cette réflexion m'éclaire sur une question que je me pose. Je n'ai jamais vraiment tenté de lire un vrai livre sur écran. Souvent les gens rejette le livre électronique en prétextant que ce n'est confortable pour les yeux, que les écrans fatiguent l'œil. Je me demande si le rejet du livre électronique ne viens pas plutôt de ce sentiment inconscient que l'écran n'est pas propice à l'état "contemplatif" nécessaire à la lecture d'un livre.
Dans mon projet j'avais pour défie de mettre le lecteur dans une position assez contemplative, à l'inverse de la lecture frénétique sur internet. Je me rend compte que le défie est double parce qu'il est intimement lié au support de lecture que j'utilise.